Pôle métropolitain ouest azuréen : les projets de la "métropole douce"

Posté ven 09/02/2018 - 14:10
Par admin

Des projets concrets pour améliorer la vie quotidienne des citoyens, menés à travers une mutualisation des ressources existantes, sans coûts supplémentaires d'administration, une gestion "agile" : c'est ce que promet le Pôle métropolitain formé par les communautés CASA, Cannes Lérins, Pays de Grasse et Alpes d'Azur. Les premiers projets phares porteront sur les transports, l'offre culturelle, la jeunesse et l'environnement.

Pôle métropolitain ouest azuréen : les projets de la "métropole douce"

 

Pour résumer ce qu'est le Pôle métropolitain de l'Ouest des Alpes-Maritimes qui a été présenté hier jeudi au Théâtre Anthéa devant plus de 200 élus azuréens (de l'ouest) on pourrait presque dire que, dans son concept, c'est une métropole douce, comme on peut parler de mobilité douce. C'est un moyen de mutualiser des moyens sans créer une nouvelle structure administrative. Prévu par la loi de 2010 et déjà mis en œuvre dans plusieurs régions françaises (mais il s'agira pour la PACA d'une première), le Pôle métropolitain azuréen se veut une structure agile, qui travaillera essentiellement sur des projets concrets en mutualisant les moyens existants. (Sur la photo @Webtimemedias, les présidents des communautées regroupées dans le Pôle métropolitain, de gauche à droite, Jean Leonetti -CASA, David Lisnard -Cannes Lérins, Jérôme Viaud -Pays de Grasse et Charles-Ange Ginesy -Alpes d'Azur)

Il ne s'agit pas de s'opposer à la Métropole Nice Côte d'Azur, ni au Département

Pour ses actions, elle s'appuiera sur le personnel des quatre communautés réunies (CASA, Cannes Lérins, Pays de Grasse et Alpes d'Azur), ce qui n'engendrera donc aucun coût supplémentaire pour son administration mais permettra de mieux optimiser les services aux citoyens dans un espace cohérent. Mais, promis-juré, ce nouveau Pôle métropolitain, n'a pas été créé pour faire bloc face à la puissante Métropole Nice Côte d'Azur à l'est du département, dans un contexte de clivage politique Estrosi-Ciotti, ou encore pour rogner sur les prérogatives du Département. Les quatre présidents de communautés l'ont répété : il ne s'agit pas de s'opposer à la Métropole, ni au Département mais d'optimiser les services que nous mettons à disposition des citoyens sans monter de couteuses structures administratives.

Christian Estrosi, qui a été informé, n'a pas fait d'objection a-t-il été plusieurs fois répété. Ce qui a laissé cependant les journalistes un peu sceptiques quant à une acceptation de bon cœur du président de la Métropole niçoise. Pour le Département, en revanche, Charles-Ange Ginesy, son président, étant présent dans le Pôle sous sa casquette de président de la Communauté de communes des Alpes d'Azur, pas de problème évidemment.

Les caractéristiques du Pôle métropolitain 

Si l'on peut parler métropole douce, c'est dans la conception même de cette nouvelle structure dont Jean Leonetti, président de la CASA, a commencé par dire ce qu'elle n'était pas. "Ce n'est pas une substitution à d'autres prérogatives comme celles de la Métropole ou du Département. Ce n'est pas une intégration de nos communautés. Nous avons fait le choix de faire très peu d'administration, de faire zéro dépense pour valoriser des actions". Et Jean Leonetti de souligner que "ce Pôle métropolitain, prévu dans la loi, aura des statuts". Il sera organisé sous forme de syndicat mixte avec un comité syndical de 7 membres CASA, 7 Cannes Lérins, 4 Pays de Grasse et 2 Alpes d'Azur.

Ce Pôle, dont le nom et le logo restent à trouver, présentera aussi plusieurs caractéristiques. Ainsi, les projets pourront se réaliser à géométrie variable : à deux ou trois (un projet littoral par exemple concernera Cannes et Antibes ; un projet montagne ne se fera pas forcément avec Cannes). Des projets qui seront avant tout concrets. 

Une présidence annuelle tournante 

Autre caractéristique : une présidence annuelle tournante. David Lisnard, président de Cannes Lérins, sera le premier président, puis l'année suivante Jean Leonetti (CASA), puis Jérôme Viaud (Pays de Grasse). La communauté de communes Alpes d'Azur assurera, elle, la vice-présidence en continuité

S'il n'y a pas d'administration dédiée, le siège sera à Grasse, la sous-préfecture. Les réunions se feront sur le territoire de la communauté qui tient la présidence annuelle et ce seront les directeurs généraux des services dans le domaine de leurs compétences qui seront mobilisés pour faire avancer les projets. Des projets qui se tiendront dans les compétences que la loi donne aux Communautés d'agglomérations : transports, déchets, sport, culture…. Cela avec une ambition : lancer une action forte chaque trimestre avec un financement au prorata de ce qui est fait dans chaque communauté. Exemple avec la première action menée pour la création d'un réseau de 95 bornes électriques : "si une communauté veut une borne, elle paie pour une borne ; si elle en veut 35 elle paie pour 35.'"

Les quatre premières "actions fortes"

Le potentiel de ce territoire qui va de la mer à la montagne ? David Lisnard (Cannes Lérins) l'a résumé en quelques chiffres : plus de 450.000 habitants, 86 communes, 71.000 entreprises et raisons sociales dont 1.777 spécialisées dans la R&D, 145.000 emplois (52% des emplois du département), des points forts comme la parfumerie à Grasse, le numérique à Sophia Antipolis, Thales Alenia Space à Cannes et un formidable secteur tourisme qui génère 20.000 emplois dans le "savoir accueillir".

Quant aux premières "actions fortes" qui s'égraineront trimestre par trimestre, elles ont été précisées par David Lisnard qui a parlé de "politique collaborative" en référence à l'économie collaborative ou encore de "réalité augmentée de l'action publique". Le premier projet annoncé touchera les transports (unité de titres de transports, réduction des ruptures de charge, outils numériques pour faciliter l'usage des transports en commun…). Le second s'attachera à l'offre culturelle, le troisième à la jeunesse, le quatrième à l'environnement avec une optimisation de la gestion des déchets.

Le Pôle métropolitain, cette "métropole douce", est désormais lancé. Prochaines étapes : la validation des statuts et la présentation du premier projet "fort" dans les transports. Le départ d'une nouvelle aventure.

 

 

Plus de deux cents personnes dont de nombreux maires et élus de l'Ouest des Alpes-Maritimes pour le lancement du Pôle métropolitain, hier au Théâtre Anthéa d'Antibes.

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